Mons 2015 Capitale européenne de la Culture; 5 ans déjà !

Ugo PETROPOULOS est un jeune journaliste, passionné par l’info locale. Depuis 2016, il couvre l’actualité des éditions digitales du Coeur du Hainaut  pour le journal « Vers l’Avenir » ( lavenir.net). Il vient de consacrer une série d’articles sur « l’après 2015 ». L’un d’eux est consacré à notre Club Mons 2025. Plutôt que de dresser un portrait de l’auteur, qui préfère rester discret, nous vous proposons de découvrir son travail diffusé le 10 février dernier. Nous vous en souhaitons bonne lecture.

 

Comment la culture est devenue un atout pour les entrepreneurs ?

Mons 2015 a réussi à rapprocher le monde de la culture et de l’entreprise. 5 ans plus tard, la dynamique est toujours là.

Le monde de la culture et le monde économique apparaissent souvent comme deux sphères étanches, aux valeurs diamétralement opposées.                                                   Il y aurait d’un côté des artistes dépourvus de toute aptitude à la gestion et de l’autre des entrepreneurs que seul l’appât du gain motive.

Mais il y a 5 ans à Mons, ces deux mondes que les clichés opposent se sont retrouvés autour de Mons 2015, capitale européenne de la culture. Pour l’occasion s’est formé le Club Mons 2015 Entreprises. Ce dernier a rassemblé 840 membres de toute la Belgique, issus du monde économique. Sa vocation, outre contribuer financièrement à l’événement via du sponsoring, était de nouer des liens entre le monde économique et culturel.

Participer à la fête !

«C’est un espace où deux milieux qui ne se côtoyaient pas ont réussi à s’apprivoiser. En 2015, le milieu économique a souhaité se manifester et soutenir l’initiative, sans avoir des millions à mettre comme nos gros sponsors», rappelle Caroline Kadziola, Secrétaire Générale de la Fondation Mons 2025. «L’idée était de réunir toutes ces forces économiques pour en faire un partenaire symbolique, mais qui est devenu un partenaire majeur au même titre que les gros sponsors.»

Après Mons 2015, alors que les gros sponsors s’en vont vers d’autres horizons, certains entrepreneurs locaux veulent poursuivre l’aventure, qui avait généré un appétit pour la culture. C’est ainsi qu’en 2016 le club se rebaptise Club Mons 2025 Entreprises sous la présidence de Fabrice Brion, PDG du fleuron industriel montois I-Care.

S’inscrire dans une dynamique

Et ce malgré la période d’incertitude de blues post-2015 qui régnait à l’époque. «Cela aurait été trop bête d’arrêter, explique Gil Depreter, coordinateur du club. Les participants en gardent de bons souvenirs. Et puisqu’on savait que la Fondation Mons 2015 continuerait au-delà, on s’était dit qu’il fallait s’inscrire dans cette logique-là, qu’il fallait poursuivre l’effort.» Car les entrepreneurs ont bien compris tout l’intérêt qu’ils avaient à ce que Mons continue de rayonner sur le plan culturel. «Dans les missions à l’étranger, il est naturel de faire connaissance avec le terroir, la culture… avant même de parler affaire.»

Pour un business man, avoir des activités à proposer à ses invités est donc essentiel. Musées et théâtres contribuent à soigner la carte de visite auprès des hommes d’affaires, qui peuvent divertir leurs invités. Mais elle est aussi essentielle pour attirer les travailleurs.

Ce n’est pas toujours facile de faire venir quelqu’un à Mons, mais une fois qu’il y est, il n’a plus envie de partir.

«On sait que la culture est un élément important pour le bien-être et l’attractivité de la ville. Une entreprise qui s’installe, ce sont des emplois qui se créent et donc potentiellement des familles qui s’installent et qui ont besoin pour cela d’un environnement attractif. C’est pour nous évident d’y participer.»

Et les efforts en la matière portent leur fruit, d’après Gil Depreter: «ce n’est pas toujours facile de faire venir quelqu’un à Mons, mais une fois qu’il y est, il n’a plus envie de partir.» Aujourd’hui, ils sont environ 120 membres à adhérer au Club Mons 2025.

www.clubmons2025.be

Soutenir des projets précis

Le projet qui a permis aux synergies culture et entreprises de se remettre en place après Mons 2015 fut «L’Art habite la ville» qui, dans le cadre de la Biennale 2018-2019, a vu des fresques, sculptures et autres installations monumentales d’envahir l’espace public.

Le soutien s’est traduit en un chèque de 25 000€ remis à la Fondation,mais surtout en du mécénat logistique et de compétence. «L’un a offert des fournitures de peinture, l’autre une étude de stabilité, un autre encore son hangar, certains ont adopté des installations… Ce qui fait qu’on approche facilement les 100 000€ d’aides si on additionne tout cela.»

Cette approche, consistant à soutenir un projet précis plutôt que de délivrer un chèque saupoudré dans un budget global, a séduit le club, qui compte procéder de la même façon pour le prochain temps fort culturel, prévu en 2021. Mais sans influencer la politique culturelle. «On est un peu comme un sponsor dans une équipe de foot. On ne choisit ni l’équipe, ni l’entraîneur, mais on soutient comme on le peut, en apportant du dynamisme et du positivisme.» Le prochain projet est déjà arrêté par la Fondation Mons 2025, qui doit encore le présenter aux responsables du club Mons 2025.

Soutenir d’autres acteurs

Actuellement, l’action du club Mons 2025 va de pair avec le calendrier de Fondation Mons 2025. Mais la volonté du club d’affaires est d’élargir ses activités. «On a décidé de réfléchir à nos missions, notre finalité. Car en dehors de l’activité de la Fondation, on constate qu’il y a un vivier culturel d’un dynamisme bouillonnant dans la région et nous nous interrogeons sur la façon dont nous pourrions mener des actions de mise en valeur à travers cette idée de mécénat culturel plutôt que de sponsoring.»

Ceci n’est pas un business club !

Les clubs d’affaires sont légion dans la région de Mons-Borinage. Mais le Club Mons 2025 Entreprises est singulier à deux titres.

Un: il est le seul à connecter les entreprises via le vecteur culturel.

Deux: «nous n’avons jamais voulu être considérés comme un business club, mais comme un club de mécènes culturels», clarifie Gil Depreter. «Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’on ne vient pas ici pour faire des affaires en premier lieu. On vient parce qu’on aime la culture, qu’on a envie de développer un projet positif et pas pour trouver un marché potentiel de développement économique.» Un message qui ne passe pas toujours clairement, certains entrepreneurs adhérant au club puis le quittant après avoir compris leur méprise. Mais les deals ne sont pas exclus pour autant: « cela se fait par la bande.» Car deux entrepreneurs dans une même pièce finiront toujours par parler affaire.

 

Ugo PETROPOULOS, le 10 02 20 pour www.lavenir.net

 

Voici les liens des autres articles de la série mais pour les lire, il faut avoir accès à l’édition numérique du quotidien.

Héritage culturel de Mons 2015: https://www.lavenir.net/cnt/

Héritage patrimonial: https://www.lavenir.net/cnt/